Ticket to paradize
J’ai eu une visite de Guillaume, Etienne et Loic ce week-end. Et bien voila, il y a 6 nouvelles chansons à enregistrer. Les batteries sont dans la boite (enfin presque). De quoi parlent les chansons ? Quelles couleurs elles ont ? C’est difficile à dire… J’ai l’impression qu’elles s’éloignent de moi, de mon histoire. Je ne suis pas triste, ne soyez pas triste ! Dans la musique du groupe, je ne suis qu’un point de repère, un point de ralliement, un puit sans fond dans lequel on peut se ressourcer. Il semble que les textes ont mûris, ils sont plus personnels.
Il parait que ça fait du bien d’écrire sur son histoire, ça défoule et ça évite une thérapie. C’est ce qu’avait fait Rivers Cuomo sur l’album « Pinkerton » (Weezer). Il regrette encore aujourd’hui, mais mon dieu quel album ! A vrai dire c’est celui qu’il déteste le plus. Sûrement parce qu’il reflète l’image de sa vie à un moment précis…
C’est un peu comme revoir une photo de votre ex ou de votre meilleur ami devenu votre pire ennemi : Ca intéresse les gens à qui vous la montrez, mais c’est gênant pour vous. C’est le côté voyeur des gens. Parce que faut bien se l’avouer nous sommes tous des voyeurs.
Prenez l’exemple de Grégorie Lemarchal. Son album avait fait un flop. Et puis le jour de sa mort, c’est un carton. Allez savoir pourquoi… Est-ce le même phénomène que l’attroupement autour d’un accident de voiture ? J’ai un ami qui travaille dans un magasin de disque. Le regard des gens est assez rigolo lorsqu’il demande l’album du défunt chanteur. Le genre de regard triste un peu forcé qui laisse penser que l’acheteur se sent coupable de quelque chose. Le genre de regard qui en dit long, mais finalement assez peu. Puis en regardant la pochette « Quand même… C’est malheureux » Oui madame, Oui Monsieur c’est malheureux, bien sur que c’est malheureux… C’est la pire chose qui puisse arriver à un jeune homme de 20 ans. Mais bon sang, pourquoi ne pas l’avoir acheté avant sa mort ? (Il aurait certainement préféré). On culpabilise, on se dit qu’on va réparer une erreur ? Est-ce le geste à faire pour entrer au paradis ?
Dans le bénéfice du doute, je vais faire comme tout le monde, je vais l’acheter, il n’est jamais trop tôt pour se payer une place au paradis.
Suzanne se révolte